France
Mes parents m’ont forcée à me débarrasser du bébé. Et ils ne se sont pas souciés du fait que les médecins m’ont donné plus tard un diagnostic terrible.
J’étais jeune quand j’ai rencontré ce coquin. Il m’a fait une belle cour, m’a fait des compliments, s’est comporté en homme parfait, mais a disparu dès qu’il a eu ce qu’il voulait. J’ai mal vécu la rupture et je n’ai même pas remarqué que nos rencontres s’étaient déroulées sans conséquences.
J’ai été troublée lorsque j’ai appris que j’étais enceinte. J’ai d’abord décidé de ne rien dire à ma mère. Mais comme je me suis rendu compte que je ne pourrais pas cacher ma grossesse longtemps, parce que j’étais déjà enceinte de quatre mois, j’ai dû lui en parler. Elle a tout raconté à mon père. Je n’ai entendu que des accusations de sa part.
– Il aurait mieux valu que tu ne naisses pas”, a dit ma mère.
Mes parents avaient peur que nous nous couvrions de honte et m’ont poussée à me débarrasser du bébé, même s’il aurait pu nuire à ma santé. Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas m’occuper seule du bébé et j’ai accepté.
J’ai pleuré amèrement tous les jours suivants car j’avais l’impression d’avoir trahi mon enfant. Aujourd’hui encore, je demande pardon au Seigneur pour mes actes. La vie s’est arrêtée pour moi. Je faisais des rêves dans lesquels j’étais avec mon enfant. J’étais moralement détruite. Mes parents s’en fichaient. L’essentiel était qu’ils ne se déshonorent pas.
J’ai décidé de m’éloigner d’eux. J’y suis parvenue en deux ans. J’ai terminé mes études, j’ai réussi à faire carrière. J’ai eu tout ce dont j’avais rêvé auparavant. Mais il y a une chose que je n’avais pas : une famille. C’est la seule chose que je n’ai pas pu obtenir avec de l’argent. J’ai perdu l’occasion de redevenir mère. J’ai fréquenté des hommes, j’ai même reçu des demandes en mariage, mais chaque fois qu’ils apprenaient ma stérilité, ils disparaissaient.
Tout était de la faute de mes parents. Ce sont eux qui m’ont privée de ce bonheur. Je ne voulais pas les contacter, je ne voulais pas les voir. Quand mon père a fait un infarctus et que ma mère m’a appelée pour que je m’occupe de lui, j’ai refusé. Ils m’ont trahi. Je crois que je ne leur dois rien. C’est seulement pour ma conscience que je leur envoie de l’argent tous les mois.
Je ne ferais jamais cela à ma fille. Les parents doivent soutenir leurs enfants, et non leur tourner le dos dans les moments difficiles. Mes parents n’ont même pas compris qu’ils avaient sacrifié mon bonheur par leur acte.