Un homme riche mourut. Sa femme et ses fils se rendirent chez le notaire. Soudain, la porte s’ouvre et une femme inconnue entre…

L’homme est parti brusquement. Il était, et puis il n’était plus.

De son vivant, l’homme dirigeait son entreprise avec toute la minutie dont il était capable. Et il a fait son testament à l’avance. Et il avait beaucoup à laisser : quatre appartements dans le centre de la capitale, une maison à la campagne, une entreprise, des comptes bancaires. Et ses héritiers, selon la sagesse populaire, étaient sa femme et ses deux fils… Les héritiers ont été invités chez le notaire pour faire une déclaration d’intention. En plus des personnes citées, une autre femme était présente. Le notaire a annoncé le testament. L’essentiel était le suivant : – à mes fils, je laisse une entreprise, à parts égales ; – à ma femme, je laisse un appartement (l’adresse de la propriété a été indiquée) et une voiture (les détails de la voiture ont été consignés) ; – tout le reste (c’est-à-dire environ soixante-cinq pour cent de la succession totale), je le laisse à cette femme.

– Nous allons faire un procès, nous allons contester le testament ! – s’indignent la femme et les fils.

– Essayez, – le notaire haussa les épaules, – mais je vous assure que vous perdrez, car le testament est rédigé selon toutes les règles.

Pendant qu’ils discutaient, la femme quitta silencieusement le cabinet d’avocats, se rendit au café le plus proche et commanda un café. Le passé lui revient… Elle avait alors quinze ans et son jeune frère quatorze. Le type qui les a abordés leur a proposé d’organiser une compétition pour voir lequel des garçons du coin serait le plus rapide pour traverser la rivière à la nage. Et il a offert son magnétophone à deux cassettes en guise de prix. La femme ne se souvient pas du gagnant. Mais à l’époque, c’était la même chose pour elle. Elle a perdu son frère dans cette course. L’histoire a été étouffée et l’homme est retourné à la capitale… “Pourquoi ai-je besoin de cet héritage ? Il ne me ramènera pas ma famille”, se dit-elle.

– Je connais votre histoire, dit le notaire en s’asseyant à sa table, je sais qu’il s’est rendu responsable de la tragédie. Vous pouvez bien sûr refuser l’héritage. Vous pouvez aussi utiliser l’argent pour une bonne cause.

– Notre église est vieille. Pouvons-nous en construire une nouvelle ? Y a-t-il assez d’argent ? – demanda la femme…

Trois ans plus tard, une nouvelle église en pierre a été construite dans la petite ville, au bord de la rivière où se déroulait le concours.